Il faut être réaliste. Avec l’évolution de l’intelligence artificielle, les travailleurs en col blanc sont sur le point de vivre ce que leurs homologues en cols bleu ont traversé à la fin du XIXe siècle: une révolution industrielle, à la fois destructrice et créatrice d’emploi.
Les métiers de la comptabilité ne seront pas épargnés. Ils seront peut-être même en première ligne. Mais il faut s’en réjouir. Car le développement du “machine learning” est une opportunité formidable pour les comptables: c’est l’occasion où jamais de réinventer leur métier, pour ne conserver que leurs activités les plus créatives.
Plus de créativité
Oui, la comptabilité peut être un métier créatif. On a tendance à l’oublier, puisque les tâches les plus fastidieuses sont celles que l’on évoque en premier lorsqu’on parle du métier. La saisie des données, la ventilation des chiffres dans les comptes, la vérification de conformité… Tout cela nous fait oublier que la comptabilité, c’est aussi, et surtout, le développement des modèles de gestion et d’analyse, c’est aussi comprendre une entreprise à travers ses chiffres, apprendre de son passé et mieux formuler des conseil pour son futur.
Le développement de l’intelligence artificielle est une chance, puisqu’elle permettra de confier les tâches fastidieuses et répétitives à des machines. Des machines désormais toujours plus fiables, et capables d’apprendre, de s’améliorer en fonction des besoins de leurs utilisateurs. Les services de comptabilité pourront alors se consacrer aux activités qui génèrent de la valeur ajoutée sur le traitement des données. Et cette révolution est déjà en marche.
Les machines apprenantes
Il existe aujourd’hui déjà des logiciels de comptabilité fondés sur le “machine learning”. Ces systèmes sont capables, non seulement d’imputer correctement une facture au compte correspondant, mais aussi de ventiler différents montants inscrits
sur une même facture. Par exemple, une facture téléphonique comprend les forfaits d’appel et l’achat d’un appareil. Le logiciel sera capable de distinguer ces deux éléments, sans intervention humaine.
Le “machine learning” offre des perspectives que l’on imaginerait à peine il y a quelques années seulement. Il permettrait, par exemple, de traiter et d’analyser un très grand nombre de données complexes, pour en tirer, par exemple, des profils de risque. Il faciliterait la comptabilité des encaissements, et le fastidieux travail de gestion des créances. La validation des notes de frais pourrait être faite de façon automatique.
Plus rapide et plus fiable
Les services de comptabilité ont à présent la perspective réjouissante de gagner un temps considérables. Dans un avenir proche, ils seront à même de traiter plus rapidement et avec nettement moins d’erreurs des quantités de données beaucoup plus importantes qu’aujourd’hui.
La valeur ajoutée du comptable résidera alors dans sa connaissance du système et sa capacité à faire des liens créatifs entre les différents flux de données, pour en retirer les informations pertinentes pour son client.
Après la dématérialisation, le traitement par des machines intelligentes est la nouvelle frontière de la comptabilité. C’est un tournant majeur dans le métier. Et c’est aujourd’hui que nous devons commencer à l’anticiper.